Grand Sud Médiéval

Suite du sujet : "j'prends du galon", j'en crée un autre car je crois que le stade n'est plus le même ( modo çà gène pas?)

Il s'agit d'un galon de 2 mètres en 18 cartes, matière : coton.


Un travail plus fin, plus long.
Le coton manque de souplesse, mais je trouve qu'au touché et au rendu visuel, il est assez sympa par rapport à la laine.
L’expérience m'amène à ce que je dirais être un résultat honorable (pour moi) et me permet de me projeter vers du plus complexe avec de la laine très fine style fil à coudre.
J'ai pas encore d'idée concernant le motif, tant que çà colle avec du 13eme....
Ce coup-ci j'ai ourdi mon coup !
Comme le dit Yrwanel : " Ourdi soit qui mal y pense" (Comment c'est pas elle? A pardon... Mais elle aurai pu non?)

Très joli travail!

(et tu n'es pas obligé de t’aligner sur mes calembours foireux...: un bon élève ne prend que le meilleur d'un prof, pas les défauts!)

Niveau XIIIème: le motif type "chevron" (celui que tu as réalisé) est valable, sans gros risque pour toutes les époques, en réalité.
C'est l'équivalent de la toile et du sergé eu tissu.

En "déco" on retrouve le chevron de façon très récurrente, avec des périodes où il est plus "mode", d'autres moins (et je cause même pas des régionalismes...)
Chevron traité en brocard: on l'a depuis les 1er galons brochés (Vème) jusque......XVIème (après le galon broché semble disparaître au bénéfice d'autres déco) réf. Nancy Spies

Sinon: le coton....
Voir le post en section "textile" et "matière": il y a des infos à ce sujet.
Je résume:
- coton au MA: y avait...
- utilisation du coton: en "fil", dans les tissages "mixtes" (chaine d'une matière, trame d'une autre) => futaine, tiretaine, étoffes soie/coton (eeet vi!). Peut-être en chaine pour des velours de soie: fouilles de Londres: ceintures de velours, il reste le poil de soie (et encore paske EUX, ils font attention aux "saloperies textiles" en fouille!) plus la chaine => 100% de chance qu'elle fût végétale (lin ou coton???). PS: j'invente rien... les fouilleurs et textileux anglo-saxons se posent la même question!
- fil à coudre... (la "+ ancienne" en fouilles: textile & clothing in early England, Walton Rogers.
- Bourre de coton dans les gambisons (voir Livre des métiers)
- importation (comptes de Marseille, les autres je sais pas) de balles de coton et de tissus de coton.

Ceci ne dit pas que les textile de coton avaient le même aspect que ce qu'on trouve actuellement.

Quant aux débris... quand c'est végétal, cela périt très vite en fouille OU l'état ne permet pas de déterminer ce que c'est OU on a pas fait les études à ce sujet.
Rappel: les premiers moulins à papier s'établissent en Europe (Languedoc) vers 1200 et quelques, se répandent rapidement et consomment... du tissu: chanvre et coton.

=> je n'affirme pas que le coton, traité en "fil" a servi ou pas à faire du galon...

Coton mercerisé (le coton "brillant"), là, c'est clair, c'est XIXème.

Ouais ! j'aurais le plaisir de le refaire en laine !! Pas grave, ce sera donc le fruit de mon prochain projet en très fin fil...

be zeeeeen.....

J'AVOUE... que je ne me prive pas de faire certains "crash test" en coton!
1/ on a pas les emm*** de laine qui colle quand on se lance dans des "jeux de cartes" un rien... compliqués (genre des paquets qui vont dans un sens, des dans l'autre, on change...)
2/ quand on veut passer au "fin", on trouve plus facilement du coton que de la laine ou de la soie. A se "casser la tronche": cela revient moins cher.
3/ le coton est un bon apprentissage de maîtrise des tensions quand on a pas mal travaillé avec la laine et qu'on passe à une matière "plus sèche".. lin ou... soie
4/ le coton très fin mercerisé (glissant) est aussi un bon entrainement avant de passer à la soie...

La ceinture de Tripat a valu 2 "bancs d'essai":
- un en coton: maîtriser la technique particulière, un peu "jouer avec" => essayer le motif le + adéquat en fonction des désirs de Tripat.
- un en coton très fin mercerisé, même calibre que la soie: déterminer le nombre de cartes nécessaires vu le fil, adaptation en fonction de ce paramètre "finesse du fil", bien mettre en main ce motif pour éviter les boulettes assez irrattrapables vu la technique.

Puis: la ceinture finale...
Vu la qualité du travail de Tripat (l'ornementation en métal), y avait intérêt à "assurer"...

Donc, ne t'inquiètes pas: comme dirait justement Notre Tripat, c'est en forgeant qu'on devient fort en jurons...

Ben en fait, après réflexion, je vais refaire le même motif approximativement en laine avec un diamètre similaire que pour le coton utilisé, je vais en profiter pour "jouer avec le motif".
Je pense que pour du fil très fin, il faut un motif spécifique quand même, pour exploiter le nombre élevé de cartes. Une chose que je n'ai pas encore fais, il faudra que j'essaye, c'est de changer l'orientation des cartes en cours d'ouvrage : je parle pas de avant arrière mais de droite gauche... Ca donne quoi en fait? sa décale le motif ou bien?
Pour les cales, je suis à la bourre ! (euh non.... Pour les calembours, j'vais éviter de suivre, on va se faire mal et tripat le forgeron risque de sortir de ses gongs )

Conseil: dépenses quelques sous dans le Candace Crockett (le Collingwood est épuisé).

Déplacer les cartes induit des "flottés".
Si il y a des "certitudes" en Orient ou en Afrique, je n'en connais pas pour l'Europe et ta période (mais je ne connais pas tout...);
N'empêche, c'est marrant à faire....

Je prends note. Dans un sens tant mieux si c'est pas ma période ! Je vais moins me prendre la tête Il n'empêche que comme pour le coton et par curiosité je vais tenter de voir ce que çà peut donner.

J'avoue, TRES honteusement, que je suis tisserande contemporaine à la base.

Tissage à carte: j'ai appris à coup de bouquins, et période "baba cool" (en plus ch'suis vieille...)

Total, c'est le "créatif" qui était poussé... en se foutant de savoir si ce créatif "avait une période" (ce qui n'empêchait pas des cours d'histoire du tissage à partir du fin MA + copte, du costume, histoire de l'art).

Il n'empêche que quand je me suis penchée sur "les vieilles loques", la "Reconz" m'a laissée perplexe: il y a peu, c'est tout juste si on admettait le sergé!
Va voir la section costume, les textiles de Burgos: les bandeaux de ces dames, tous blancs sur les enluminures,, sont en réalité NETTEMENT plus intéressants que cela.. et d'un "contemporain" assez étonnant, niveau tissage!
(morte de rire...)

En textile, on ne sait que ce qui est resté, soit: pas grand chose, finalement...

Donc: fais-toi plaisir, essaies, testes, éclates-toi: tu apprendras d'autant mieux les contraintes mais aussi les libertés de la technique;
Et, peut-être, au détour d'un rapport de fouille caché, tu découvriras que l'humain avait déjà "inventé" et utilisé sa créativité!

J'suis pas dupe... sans être dans le "rien de nouveau sous le soleil", je me fais plaisir et joue avec les techniques et les matières... De temps en temps, je fais du sérieux avec des tendances reconstitutions pour coller à ma période, sinon dans mon asso, on ne m'appelle plus : CPH (c'est pas histo...) .On essaie de faire au mieux par rapport à une démarche fouillé et cohérente (je crois qu'on est pas mal) mais de temps en temps approfondir certaines techniques en dehors de l'aspect med ( pour mieux y coller d'ailleurs), c'est pas mal non plus.

copaiiiiin!

Je revendique de ne pas être "histo"... vu que je n'ai pas de "période fixe";
L'âge de fer me passionne autant que refaire une broderie XIXème.

N'empêche, en textile, il existe une "logique", tout de même!
Aussi: il arrive qu'on soit TRES surpris....au détour de certaines trouvailles.

Restes de soie CHINOISE en Egypte, en -2000: un tout fin voile sur la chevelure d'une dame.
De la chèvre angora ... - 700 fin fond de la Gaule.
Le motif "pied de poule", pur Chanel: Egypte pharaonique.
-2700, désert du Takhlamakan, pas mal de momies naturelles, dont des caucasiens: sapés comme nos paysans du MA, avec des textiles aux couleurs superbes. (je vous mettrai cela dans un coin de forum)
XVIème: croquis pris "sur la vif" par Breughel: le peuple a la même allure que les photos de russes avant 1917...
Ce genre de recul finit par rendre assez "zen".


Nos ancêtres pouvaient être nettement plus créatifs qu'on s'imagine.. même (et surtout) dans un "cadre donné".